De quoi vais-je bien pouvoir vous parler ce soir ? De confitures pardi ! Bande de chattes gourmandes !
L’an dernier j’ai fait une cinquantaine de pots de mûres, fraises, framboises, prunes maraudées dans un verger manifestement à l’abandon. Cela a couvert mes besoins de l’année. Mises à part les fraises et les framboises du jardin de la Croix-Verte, payées 4,5 € le kilo, les fruits ne m’ont rien coûté, à l’exception des griffures de ronces dans la forêt de Saint Germain en Laye et de Montmorency. Pour les prunes, des abrutis avaient cassé de belles branches. Ils ont eu de la chance que je ne me trouvais pas dans les parages, ils auraient certainement entendu parlé du pays. Massacrer des arbres me révulse. C’est vrai qu’ils possédaient des épines longues de deux centimètres qui adorent rentrer dans la viande, mais j’ai préféré grimper dans les branches et me faire piquer plutôt que de les rompre. J’espère que j’en retrouverai encore au même endroit cette année.
Après moult essais avec sucre semoule, sucre genre confisucre et autre susucre du docteur Voekler, - zut je confonds avec le coureur cycliste qui a été en déconfiture aujourd’hui - il s’agit du docteur Oetker, dont aucun n’assure une régularité suffisante dans les prises, j’ai essayé l’agar agar. Avec ma poudre blanche, mes confitures sont devenues extraordinaires, que dis-je hallucinantes si j'ose ainsi m'exprimer ! J’ai même mis au point un dosage qui reste toujours le même 1 sachet d’agar agar pour un kilo de fruits dénoyautés éventuellement et surtout pour 300 g de sucre de canne ! Les confitures sont en tout point délicieuses, le goût du fruit est parfaitement respecté, à la limite d’un « confipote » mais reste une confiture. Les calories baissent de façon notable. Je rajoute le jus d’un citron par kilo de fruit pour avoir des couleurs qui flashent. Le résultat est saisissant, c'est le cas de le dire.
Pour la conservation, je fais chauffer mes pots dans une grosse casserole – genre cocotte minute – et ne sort le pot que lorsque j’ai la louche de confiture en mains. Tout se fait à haute température donc. Le couvercle également est retiré avec des pincettes et j’ai des gants pour le fermer sur le pot que je renverse immédiatement ; je le laisse dans cette position inconfortable au moins 5 minutes. Après quoi je le remets à l’endroit. Sur cinquante pots, j’ai eu deux moisissures sur une période de 10 mois.
Voici ce que j’ai vu sur internet et surtout dans un livre consacré à l’agar agar et écrit par une jeunette de 27 ans diplômée en sciences sociales de l’alimentation, mam’zelle Clea qui possède un blog réputé en cuisine : « Ne diminuez cependant pas le poids en sucre en deçà de 400 grammes pour un kilo de fruits, sous peine de ne pas réussir à conserver la confiture plus de quelques jours. » MDR ! comme on dit de nos jours. Cette assertion est incorrecte, voire fausse. Il suffit d’être rigoureux dans les différentes phases de réalisation et même avec 300 grammes de sucre pour un kilo de fruits, votre confiture tiendra au moins 10 mois sans difficulté aucune.
Une cuillère à café remplie à refus avec mes confitures ne « pèse » que 20kcal. Avec les sucres traditionnels et les doses infligées, il faut compter entre 40 et 50 kcal. Cherchez l’erreur ! Mais surtout les grands profiteurs de nos ignorances culinaires.
Non mais ! C’est pas au vieux singe que je suis – pourtant Leeloo me trouve formidablement beau !!! – qu’on va apprendre à faire la grimace.
Cette année avec Momo j’ai rempli, pour l’instant, une quinzaine de pots de confiture de fraises, de confiture d’abricots et de fraise–abricots étonnante de saveur pour cette dernière. L’avantage de travailler avec Momo c’est de procéder par « «petites » quantités et donc de courir peu de risques en cas d’échec. De plus la confiture est vite faite : 15 minutes tout au plus. Par rapport à la recette du livre, je remplace 500 grammes de sucre par 300 grammes de sucre de canne ; une minute avant la fin je rajoute mon agar agar. Le tour est joué. L'autre avantage de Momo, c'est que la quantité de confiture produite est compatible avec le nombre de pots que je peux stériliser dans ma cocotte minute. Compte-tenu de la rigueur dont j'entoure ma mise en pot pour assurer une conservation longue, cet avantage est déterminant.
A bientôt pour la suite des aventures d’Andy et de Momo…